L’onde de choc de la crise économique espagnole frappe les ports de Charente-Maritime.Le phénomène ressort clairement des bilans d’activités qu’affichent les criées de la Cotinière, La Rochelle et Royan, tous plombés par la chute des prix sur certaines des espèces parmi les plus prisées par ce marché traditionnel à l’exportation.
Par contre, les prix sont à la baisse.
Voilà matière à camper le décor d’une conjoncture portuaire départementale ou, au mieux, on se satisfait d’une maigre hausse des volumes débarqués en 2009, sans pour autant enregistrer d’augmentation du chiffre d’affaires.
Le port oléronnais reste le meilleur élève de la classe, mais son chiffre d’affaires fléchit de 6,5 %, pour un total de 22,9 millions.
Tandis qu’à La Rochelle, la courbe financière s’effondre de 27 % (8,2 millions de chiffre d’affaires pour 2 489 t), et qu’à Royan, une hausse du prix moyen du poisson – fait rare sur le littoral – reste pourtant sans incidence sur le chiffre d’affaires.
Ce dernier s’affiche ici aussi la baisse (- 6,6 %, à 5,6 millions), simplement parce que les apports dans le port de l’embouchure ont diminué (un volume total de 689 tonnes).
Pascal Bouillaud, le directeur d’exploitation du Syndicat mixte de Chef-de-Baie, évoque à La Rochelle «la mévente sur l’espèce».
Il l’attribue à l’importation d’Espagne, d’un merlu à prix concurrentiel.
Une situation qui ébranle la colonne «recettes» du Syndicat mixte, qui a subi une rude secousse l’automne dernier, avec le départ vers une nouvelle plateforme (à Sainte-Soulle) du transporteur frigorifique Delanchy.
Parce que les bateaux pêchent plus près de la côte, seiche et encornet, et non plus au loin où se trouve la langoustine.
La filière portuaire est aussi tendue vers son projet d’extension, avec un troisième bassin, et de déménagement de la criée.
Quant aux responsables du syndicat mixte de Chef-de-Baie, ils ont à peine eu le temps de se réjouir de deux années d’équilibre des comptes. Source
