Ré, l’île déchirée par l’océan

Une paroisse gagnée sur l’Océan en ce Moyen Âge où, déjà, la prime à la construction inondable était raison d’État. C’est le plus petit village de l île, heureusement. Car, pendant deux jours et deux nuits, Loix-en-Ré fut aussi la plus petite île de France.

Sans eau ni électricité, sans téléphone et forcément sans pont, 48 heures durant 715 naufragés y ont ainsi fébrilement attendu que la seule route jamais construite à travers le marais refasse enfin surface.

Hier matin, comme dans une station de ski recouverte par une avalanche, c’est sous les coups de pelle des bulldozers qu’ont cédé les dernières congères amassées par les vagues et les boues en furie.

Mais, tandis que la plupart des sinistrés de l’Atlantique n’en revenaient toujours pas de découvrir qu’ils vivaient au bord de l’Océan, les Rétais, à l’inverse, ont très vite assumé leur condition d’insulaires.

Bien assez pour que Xynthia coupe Ré en trois.

«Après tout, la tempête nous a provisoirement rendu la géographie originelle, trois îles, comme avant que l’homme n’en fasse qu’une seule avec ses marais salants», relativise un ostréiculteur.

Mais au-delà de cette sage philosophie de comptoir, et malgré la mort de deux personnes âgées à La Flotte-en-Ré, l’insularité a, sans doute, permis d’éviter ici le pire.

Le pire qui a tué et noyé la Vendée, ce voisin d’en face que l’on aperçoit en tout point de l île.

Gare pour autant à ce que le culte de l’insularité ne devienne pas un brin excessif.Source

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