La légende des tombes de pirates

Sur le port d’Ars-en-Ré, une vacancière, sourire aux lèvres, s’approche d’un bistrot et demande la direction du cimetière. » La vacancière, se croyant bien renseignée, ne se laisse pas démonter : «Les tombes des pirates pardi! En cinquante ans, la même rumeur a attiré des milliers de visiteurs dans ce qui faillit devenir un petit Père Lachaise rétais. Tout commence dans les années 60, dans les pages d’un guide touristique.

«Si vous passez par Ars-en-Ré pour visiter son clocher, faites un détour par le cimetière, des tombes de pirates y sont conservées», pouvait lire en substance le voyageur en quête de curiosités.

Avec leur allure de menhirs, les dites tombes trônent aujourd’hui encore au milieu du cimetière.

Dans la pierre ou sur des plaques de fer, têtes de mort et tibias croisés sont gravés : il n’en fallait pas plus à l’auteur de ces lignes pour se laisser abuser.

En déambulant dans les rues d’Ars, les badauds s’attendent à croiser les fantômes de capitaines sans foi ni loi.

Perroquets sur l’épaule et bandeau sur un oeil : ils seraient venus finir leur vie tumultueuse entre les venelles paisibles de Ré la blanche.

Et qui sait si leurs trésors n’y seraient pas enterrés. Balivernes! «Il n’y a jamais eu le moindre pirate dans notre cimetière», tranche Jean-Pierre Neveur, l’homme chargé du patrimoine d’Ars-en-Ré.

Pas la moindre trace de leur passage dans les archives du musée Ernest-Cognacq. Rien de plus dans la mémoire des anciens.

Comme Prosper, la plupart accueillent la naïveté des estivants avec bienveillance.

Et chaque été, les employés de l’office de tourisme brisent le mythe. Pourtant, ceux qui espéraient trouver une âme sous ces pierres centenaires n’ont pas à être déçus. S

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