Le taux de mortalité par suicide en Charente-Maritime le plus élevé

Le taux de mortalité par suicide en Charente-Maritime le plus élevéLe taux de mortalité par suicide en Charente-Maritime le plus élevé. Une bonne nouvelle : le taux de mortalité par suicide baisse régulièrement depuis vingt ans en France. Une mauvaise nouvelle : il reste en Poitou-Charentes largement supérieur à la moyenne nationale chez les hommes, spécialement en Charente-Maritime, ruban noir régional de la corde au cou et du cocktail mortel de médicaments.

L’Observatoire régional de la santé vient d’actualiser son «Tableau de bord des suicides et tentatives de suicide en Poitou-Charentes». Qui se donne la mort, où, quand, comment, l’étude répond à toutes les questions. Sauf une, qui échappe à toute statistique : pourquoi?

Le Poitou-Charentes, médaille de bronze pour la consommation d’antidépresseurs. Avec un taux de 7,29 doses journalières par habitant en 2013, il pointe au troisième rang des régions françaises, derrière le Limousin et l’Auvergne.

Pour établir son palmarès, le cabinet IMS Health a analysé toutes les sorties de pharmacie, calculé le nombre de comprimés et l’a ramené en total de doses journalières, rapporté ensuite à la population.

Sachant qu’un traitement est prescrit en général pour six mois, ce qui représente 150 doses.

Les hommes se suicident quatre fois plus que les femmes, le plus souvent par pendaison. L’hiver est la saison la plus sinistre et la tranche d’âge 40-60 ans, la plus critique. Les actifs sont moins concernés que les inactifs, les cadres moins que les ouvriers.

Quant aux tentatives de suicide, elles ont entraîné, en 2011, l’hospitalisation de 2 546 personnes en Poitou-Charentes, dont plus d’un millier en Charente-Maritime. Il s’agit dans 80 % des cas d’intoxications médicamenteuses.

Dans le département, le clivage est avant tout géographique. Au sud d’une ligne Oléron-Saintes-Saint-Jean-d Angély, le taux de mortalité par suicide s’affiche à 26 pour 100 000 habitants.

Dans le secteur nord-ouest, plus urbain, qui englobe La Rochelle et Rochefort, le taux est de 20, légèrement inférieur à la moyenne régionale (20,6).

Ce qui représente 70 morts par an pendant la période de référence. Sachant que le nombre de suicides est sous-évalué. Ces chiffres ne surprennent pas Jean-Luc Douillard. Psychologue clinicien à l’hôpital de Saintes, il est le coordinateur du réseau de prévention du suicide sur le sud-est de la Charente-Maritime.

C’est un secteur rural, marqué par la désertification médicale et la fermeture des commerces et des services de proximité. Beaucoup vivent dans l’isolement et la précarité.

Ce territoire a longtemps été abandonné à son sort, poursuit Jean-Luc Douillard, qui pointe la difficulté de l’accès aux soins, notamment psychiatriques.

Un réseau s’organise, qui propose des consultations anonymes et gratuites dans tous les cantons, notamment aux jeunes au bord de la rupture.

Résumé art Pierre-Marie Lemaire de Sudouest



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