« Le chikungunya risque de fortement de progresser »

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Après l’apparition des deux premiers cas autochtones de chikungunya en Charente-Maritime, transmis par le redoutable moustique tigre, l’Agence régionale de santé lance un appel pressant à la mobilisation de tous pour combattre en priorité les eaux stagnantes. Des opérations de lutte contre les moustiques ont également été initiées.

Le chikungunya pourrait bien se propager davantage si chacun ne contribue pas à briser les chaînes de contamination. C’est avec solennité que l’Agence régionale de santé met en garde, à travers les propos de Véronique Vansieleghem, qui dirige le Pôle Santé Environnement en Charente-Maritime. Elle sera l’invitée de votre radio ICI La Rochelle ce vendredi à 7 h 45. À la suite de la confirmation des deux premiers cas autochtones de chikungunya en Charente-Maritime, à La Rochelle et à Rouffiac au mois de juillet, il est souligné que chacun a un rôle à tenir, précise-t-elle.

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Avec l’épidémie de chikungunya qui sévit à La Réunion et celle de dengue en Guadeloupe, il est indéniable que nos concitoyens voyagent et rapportent avec eux ces maladies, parfois accompagnées de quelques moustiques dans leurs bagages. Ils annoncent la propagation de la maladie sur le territoire métropolitain, devenant ainsi des vecteurs potentiels de contamination. C’est à ce moment-là que se manifestent les cas autochtones, c’est-à-dire les personnes contaminées directement sur place, que ce soit en Charente-Maritime ou en Charente. C’est avant tout le redoutable moustique tigre qui assure la transmission du virus d’un individu infecté à un individu sain. C’est la raison pour laquelle on évoque une maladie vectorielle, précise Véronique Vansieleghem : le moustique, notamment le moustique tigre, joue un rôle de vecteur dans la propagation de la maladie.

C’est pourquoi il est crucial d’intervenir sans délai, souligne l’experte de l’ARS. C’est ce qui a été accompli. Dans un premier temps, une opération de pulvérisation d’insecticides a été menée « afin d’éliminer les moustiques adultes, seuls vecteurs potentiels de la maladie». Il convient alors de prévenir toute résurgence, car le moustique se multiplie à grande vitesse : dès que les Å“ufs trouvent des conditions favorables, notamment de l’eau, « en l’espace d’une semaine, une nouvelle génération d’adultes peut émerger.» C’est ici que chacun de nous a un rôle à tenir, en éliminant de manière régulière, au moins une fois par semaine, tous les points d’eau présents dans nos jardins ou sur nos balcons. Quelques millilitres sont amplement suffisants !

Concernant la démoustication, opérée par le Conseil départemental, il est impossible de la mettre en Å“uvre de manière systématique et permanente sur l’ensemble du territoire. Tout d’abord, il convient de s’assurer de la présence du moustique dans la zone où une personne infectée a résidé. Nous devons avertir systématiquement les résidents des zones concernées. Enfin, les agents interviennent en pulvérisant uniquement la nuit, justifiant cette action par le caractère non spécifique du produit vis-à-vis du moustique. Afin de protéger la biodiversité et de limiter les nuisances pour les habitants, les opérations se déroulent de nuit. Dans les artères de la ville, un véhicule en mouvement. Dans les jardins, sous réserve de l’autorisation des résidents, des agents sont autorisés à pénétrer avec un pulvérisateur.

Cependant, Véronique Vansieleghem met en garde : « Il se pourrait que nous devions nous habituer à cohabiter avec le chikungunya.»

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